Production de légumes secs: Le grand ouest de la France s’organise collectivement

Protéines végétales : Le grand ouest de la France s’organise collectivement pour relancer la production de légumes secs, adaptés aux attentes du marché.

Les régions Bretagne, Pays de Loire et Normandie ont créé l’association « Légumineuses à graines Grand Ouest » (Leggo), qui a pour but de soutenir le développement d’une filière de légumineuses (pois, féverole, lupin, lentilles, pois chiche, soja, haricots), tant d’un point de vue commercial que technique. Cette démarche résulte d’une volonté du monde agricole de l’Ouest de développer une production de protéines végétales adaptée aux besoins du marché : « Plutôt que d’aller de la fourche à la fourchette, l’ambition est de partir des assiettes pour revenir vers les champs ». Leggo centralise les attentes commerciales des clients professionnels et les fait remonter aux entreprises adhérentes de la distribution et de la transformation qui servent ces clients. Leggo canalise l’information et avertit ses adhérents qui peuvent dès lors, par exemple, accélérer le développement de nouvelles gammes de produits adaptés.

La France compte actuellement un million d’hectares en cultures de protéines végétales, ce qui n’est pas suffisant pour couvrir les besoins à la fois de l’alimentation humaine et animale. L’ambition du gouvernement est de doubler ces surfaces à l’échéance de 2030. Il a déployé en ce sens un budget de 100 millions d’euros, auxquels viennent s’ajouter les investissements du 4e Programme d’investissements d’avenir (PIA4) et de Bpifrance.

Dans ce contexte, les chambres d’agriculture de Bretagne, de Normandie et des Pays de la Loire ont décidé de s’unir, afin de fédérer différents acteurs autour des protéines végétales. L’Ouest est historiquement une terre de polyculture-élevage, favorable au développement d’espèces protéiques.

L’association regroupe ainsi tous les maillons de la filière : producteurs, transformateurs, distributeurs et restaurateurs. En aval, Leggo compte déjà parmi ses adhérents des industriels – Valorex, Minoterie Bertho, Atelier V, Nat’Up, Alfalfa, Inveja, la start-up Atelier à Croc –, des distributeurs – Pro à Pro, Le Saint –, et est contact avec plusieurs enseignes de GMS, et des organisations de restauration comme Sodexo.

La démarche s’étend à d’autres régions

Des initiatives similaires ont commencé dans d’autres régions, comme Fileg (Occitanie), Pacaleg (PACA), Arpeege et Partage en Grand Est, Protéi-Na (Nouvelle-Aquitaine). Dans le cadre du plan de relance, un collectif national est en train de se mettre en place, sous l’égide de Terres Univia, en vue d’assurer la cohérence entre régions.

Outre la réduction de notre dépendance aux importations et l’amélioration de l’autonomie alimentaire des élevages, Leggo veut aussi répondre aux préoccupations agronomiques et environnementales, développer une offre locale en légumineuses à destination de l’alimentation humaine (lentilles, pois chiche, haricots, fèves, etc.), qui devrait permettre un développement économique dans les territoires.

L’association n’a pas de vocation commerciale, mais elle aide les entreprises à trouver des approvisionnements, à rencontrer les clients, à trouver voire créer de nouveaux produits. L’initiative Lég’alim, qui vise la relance de la culture du pois et de la féverole en Bretagne, en est un bon exemple. Porté par l’Inrae, mais aussi par Valorex et la coopérative Eureden, le projet va bénéficier de l’adhésion de ces deux dernières à Leggo ; veille produits, formation, résultats de R&D, contrats-types, etc., l’association leur permet en effet d’accéder à certaines ressources.

Leggo a reçu la labellisation des pôles de compétitivité Vegepolys Valley et Valorial, et bénéficie en outre du soutien des régions Bretagne, Normandie et Pays de la Loire, à hauteur de 50 k€ chacune.

Une grande variété de préparations concernées

Les légumes secs entrent dans la composition de nombreux produits élaborés : épicerie (conserves, plats cuisinés…), traiteur frais (salades préparées, houmous…) et surgelés (plats cuisinés, assortiments de légumes…).

Les plats cuisinés (saucisses aux lentilles, petit salé aux lentilles, cassoulet, chili con carne) constituent le plus gros segment des produits appertisés incorporant des légumes secs : 68 800 tonnes vendues en 2019.

Les lentilles cuisinées et préparées, avec 20 600 tonnes vendues, enregistrent une augmentation de 20 % par rapport à 2018. Les haricots préparés, cuisinés, à la tomate, représentent 14 600 tonnes vendues en 2019.

Les légumes au naturel ne sont pas en reste, notamment les pois chiches (15 700 tonnes, + 2 %/2018), et les haricots en grains (31 000 tonnes, + 17 %/2018).

Source : Prodcom, pour l’Adepale / ANILS / FNLS